,

Être fluide au piano : comment faire ?

Si je parle de fluidité et non de rythme, c’est exprès. La plupart du temps, on entend des personnes dire qu’elles n’arrivent pas à être en rythme au piano, mais rarement on les entend dire qu’elles aimeraient être plus fluide. Nuance, synonyme ? Non et justement, c’est un des points principaux que je voudrais aborder ici : l’erreur de diagnostic qui empêche d’améliorer sa fluidité. Nous verrons également la meilleure manière d’améliorer la fluidité du jeu au piano.

Être fluide au piano : comment faire ?

Diagnostic et stratégie pour progresser et être plus fluide au piano

C’est en repérant l’origine précise d’une difficulté que nous parvenons à mettre en place la meilleure stratégie pour la dépasser. Voilà pourquoi je parle de diagnostic. Mais le faire avec précision n’est pas toujours aisée.

En effet, la plupart du temps, on a tendance à ne pas mettre en place ni diagnostic ni stratégie. On se met plutôt à « constater » un défaut, qui n’est que le symptôme, et à répéter jusqu’à corriger le défaut. Voilà comment on arrive sans même s’en rendre compte, à se tromper de cause.

Problème de rythme ?

Or, le même symptôme peut être lié à différentes causes. Reprenons l’exemple de l’introduction : je fais plein de pauses et d’arrêts dans mon morceau. Symptôme : je ne suis pas fluide au piano, ou autrement dit, je n’arrive pas à être en rythme. Cause déduite : j’ai un problème de rythme. Faux.

Les problèmes ou difficultés proprement rythmiques existent, bien entendu. Et d’ailleurs, je vous invite à ce propos à relire ou relire mon article sur la base pour être en rythme : la pulsation.

Ce qui est faux dans cet exemple, c’est la déduction. Les causes qui empêchent d’être en rythme peuvent en effet être ailleurs.

Cela peut être dû à une difficulté de déchiffrage par exemple. Si vous lisez votre morceau pendant que vous jouez avec difficulté, vous ne serez pas en rythme fatalement. C’est alors certains exercices pour améliorer le déchiffrage qu’il faudra plutôt effectuer.

Dans le même ordre d’idée, cela peut aussi être un défaut de mémoire. Si vous ne vous souvenez pas clairement des notes qui arrivent, vous allez ralentir, et donc, ne pas être en rythme, etc.

Problème de déplacement ?

Un obstacle physique ?

C’est typiquement le cas avec les problèmes de déplacement, qu’on assimile à une difficulté technique. Lorsqu’on est confronté à une difficulté de déplacement, on ressent parfois comme un obstacle physique. Notre main ou nos doigts nous semblent trop lents, ou bien la touche sur laquelle arriver nous paraît trop loin.

Que fait-on lorsqu’on pense que notre main est en retard ou que l’on doit aller loin et vite ? On se dépêche. Là encore, mauvais diagnostic = mauvaise stratégie. Alors notre main et notre geste deviennent stressés. Et on ne résout pas le problème pour autant.

Pour la très grande majorité des problèmes de déplacement, la véritable cause est un manque de clarification DANS LA PENSÉE de notre mouvement.

C’est d’ailleurs là qu’il est le plus profitable et efficace de travailler n’importe quelle difficulté : technique, rythmique, etc. Mais on y reviendra. Pour l’instant développons au sujet des déplacements.

Illusion de l’obstacle physique créé par la pensée

En effet, si l’on regarde les choses objectivement, la plupart du temps, le problème ne peut pas être physique. Le déplacement de notre main et de notre bras n’effectuera tout au plus quelques dizaines de centimètres. Et cela, à une vitesse qui dépasse rarement celle d’un mouvement latéral naturel et sans effort. Le même mouvement que si vous attrapiez la salière. Mais avec bien plus de précision.

Ce qui nous donne l’impression de distance et de manque de temps, c’est l’absence d’anticipation. Le fossé que l’on doit enjamber, bien que minuscule, semble bien grand et dangereux arrivé à un millimètre du bord. Alors nous sautons comme un éléphant terrorisé par souris. C’est là que le manque de fluidité dans notre jeu apparaît.

La plupart des déplacements et mouvements au piano sont courts et nécessitent peu de rapidité physique, mais de la souplesse. C’est la tête qui a besoin de penser plus vite, pas le corps qui aurait besoin de bouger plus vite.

Problèmes de main et problèmes techniques ?

Un autre exemple de cette confusion entre un obstacle physique et mentale est la croyance en la mauvaise nature de notre main. Trop petite, trop crispée, trop ceci, pas assez cela, etc. Encore un autre exemple de manque de fluidité, qui pourtant s’exprime différemment.

Le corps trouvera toujours le moyen de s’adapter au mieux en fonction de sa condition pour réaliser un objectif clairement pensé.

Je pourrais donner deux exemples pour illustrer ce principe, même si le sujet est vaste et est à nuancer.

Petites mains et petits virtuoses

Premier exemple que chacun peut expérimenter : la croyance des trop petites mains. Là aussi, cela peut sembler être un obstacle au fait d’être fluide au piano. La croyance qu’une main trop petite empêche de réaliser aisément des mouvements est courante et naturelle.

Pourtant, avec internet, nous avons tous déjà vu de petits virtuoses du piano agir avec aisance et souplesse. Ils n’ont l’air ni de souffrir physiquement ni d’effectuer des mouvements extraordinaires de leurs phalanges ou dieu sait quoi. Pourquoi et comment cela est possible ?

Tout simplement parce qu’ils conçoivent très clairement et sans obstacle le parcours et les gestes qu’ils ont à effectuer. Sans se demander comment ils auraient fait avec une main différente, ils ont trouvé naturellement le geste le plus adapté.

Craintes et appréhensions d’un débutant parmi d’autres

Le deuxième exemple m’est plus personnel mais je le trouve tout à fait approprié et j’aimerais vous le raconter.

Parmi mes élèves, j’ai récemment rencontré un garçon qui bloquait pas mal sur l’enchaînement et le déplacement de sa main d’une position à l’autre.

Je percevais bien qu’il s’agissait d’un manque de clarté de pensée. C’est-à-dire une visualisation des touches sur son piano, de son déplacement, du point de départ, d’arrivée, etc. Ce qui est tout à fait normal puisque cela fait partie de l’apprentissage.

Mais il était persuadé que cela venait de sa main. Il se faisait remarquer à lui-même à quel point sa main ne faisait pas ce qu’il voulait. Il constatait son incapacité à être fluide au piano, mais en attribuait automatiquement une cause qui n’était pas la bonne.

Cet élève m’a alors demandé des conseils et exercices techniques pour améliorer son articulation et d’autres choses physiques. Je lui ai expliqué que cela ne venait pas de là, mais c’était difficile pour lui de le comprendre. Notamment car il n’avait tout simplement pas été confronté à ce genre de problème jusqu’ici. Il avait donc du mal à voir ce dont je parlais.

Je lui ai alors proposé quelques exercices techniques, pour le « rassurer ». Mais évidemment, cela n’a pas fonctionné ! Après avoir testé cette certitude, il était davantage prêt à tester une autre hypothèse. Je lui ai alors montré comment observer et imaginer plus clairement son geste.

Suite à un travail ensemble de ce genre, en quelques séances, il a non seulement pu effectuer les mouvements et déplacement voulus sans avoir à changer quoi que ce soit à sa « technique », mais il a changé sa manière de réagiret donc de travailler face à ce genre de difficulté.

Erreurs de diagnostics, croyances et blocages qui empêchent d’être plus fluide au piano

Bien souvent ces erreurs de diagnostics ne sont pas dues à une incapacité d’analyse mais à une croyance inconsciente sur nous-même.

En l’occurrence, ce garçon était prêt à croire que sa main aurait une difficulté, peut-être parce qu’il se croyait maladroit. Alors le fait d’observer sa main ne faisant pas les bonnes notes confirmait sa croyance. Cela le renvoyait vers un faux objectif : d’améliorer sa main, alors que la difficulté résidait dans la pensée.

Sans prise de conscience de la véritable cause, on s’enferme donc dans une croyance qui nous oriente vers une stratégie inefficace. L’inefficacité de cette stratégie confirme alors en retour la croyance, etc. On finit par entrer dans un état d’esprit alternant espoir, persévérance, lutte, ou abandonner.

En réalité, ce sont ces schémas émotionnels qui rendent difficiles l’accès à un meilleur auto-diagnostic. Moi-même qui suis devenu assez efficace et rapide dans le diagnostic de mes élèves et des stratégies à mettre en place, il m’est toujours plus difficile de le faire pour moi-même !

Problèmes de mémoire ?

Dernier exemple sur ce sujet, mais il pourrait y en avoir encore bien d’autres, la mémoire. On pense souvent qu’on a une mauvaise mémoire, et que ce défaut est la cause de notre difficulté à mémoriser.

« C’est normal que ce soit difficile pour moi de mémoriser, je suis mauvais(e) pour cela (ou je l’ai toujours été)« . Par exemple. Passons sur l’aspect tautologique de la proposition qui échappe souvent à celui qui l’énonce !

En réalité, on s’aperçoit très souvent que derrière (ou plutôt par-dessus) ces croyances se sont établies des stratagèmes totalement contre efficaces. En effet, la croyance établit des stratégies inconscientes pour la conforter. C’est malheureusement ainsi que nous fonctionnons tous, et pas qu’au piano !

La mémoire est une faculté comme une autre qui se travaille et se développe, rappelons-le ! Pour en savoir plus sur ces erreurs communes de stratégies envers la mémoire et comment les dépasser, je vous invite à voir ou revoir la vidéo que j’ai postée à ce sujet :

https://www.youtube.com/watch?v=aTKfQa1Tajs

Erreurs de stratégie et difficultés réelles

Avant de parler d’avantage de la manière dont vous pouvez vous y prendre pour résoudre la grande majorité de vos problèmes pour être fluide au piano, je voudrais aborder un dernier point lié aux erreurs de stratégie : les difficultés réelles créés par celles-ci.

Le manque d’analyse et de clairvoyance sont des problèmes réelles puisqu’ils empêchent d’avancer et de dépasser la difficulté. Mais ce dont je voudrais parler ici, ce sont les effets « pervers » des mauvaises stratégies.

En effet, chaque fois que vous manquer de fluidité dans votre jeu, et que vous n’apportez pas une réponse intérieure, vous chercherez sans même vous en rendre compte par compenser avec une maîtrise « extérieure » c’est-à-dire physique.

Compensations physiques et créations de réelles difficultés techniques

Votre corps va essayer de compenser ou de dépasser la difficulté. Vous allez crisper votre main, votre poignet, vos doigts… Alors que vous voulez vous déplacez plus vite, sans même le savoir parfois, vous allez pourtant émettre vous-même une force d’inertie bien réelle et physique qui rendra votre déplacement plus difficile.

En fait, ce qu’il se passe, c’est que pour chaque incertitude de la pensée, votre corps voudra « attraper » la sécurité qui lui manque sur le clavier. Il va alors chercher des positions fixes et rigides ou les notes seront sous les doigts par exemple, pour compenser l’absence de pensée claire qui permettrait de se déplacer d’une note à l’autre. Ou encore, il va appuyer avec davantage de force les notes sur lesquelles il s’arrête tant que la pensée ne maintient pas conscient quelles sont ces notes, afin d’avoir l’impression de savoir où il est, etc.

Et donc, dans une certaine mesure, la plupart de nos difficultés techniques, et donc physiques, sont liées à l’absence d’imagination claire du mouvement et des notes dans notre tête. Là encore, ne pas avoir conscience de cela risque de mener à une inefficacité du travail, un découragement ou même à des blessures.

Pour plus de détails, d’arguments et d’exemples sur ce sujet fascinant de la technique et de la pensée au piano, je vous invite à lire ou relire mon article : La technique au piano.

Être fluide au piano c’est être fluide dans sa pensée pianistique

Une pensée « pianistique » ?

Et oui pourquoi une pensée « pianistique », et pas une pensée musicale par exemple ? C’est quand même plus joli. Certes, mais c’est moins juste. Car le pianiste ne doit pas « seulement » penser clairement la musique qu’il joue, mais aussi et surtout le geste qu’il doit faire, les doigts qu’il utilise, et les notes qu’il a à jouer.

En réalité, la grande majorité de notre travail en tant que pianiste, peu importe notre niveau, se fait dans la tête. Ainsi, pour être plus fluide au piano, il faut être plus fluide dans sa pensée. Mais cela ne veut pas dire forcément sans instrument ! Cela veut dire que l’instrument est là pour nous renvoyer la matérialisation de notre pensée pianistique justement.

Ce miroir sonore, c’est l’outil principal de notre travail. Il nous permet de corriger en permanence et de préciser notre pensée ou notre imagination si l’on veut. C’est en n’oubliant pas cette origine immatérielle de la musique, logée dans notre pensée, que l’on peut utiliser au mieux la réponse donnée par l’instrument et ne pas s’y perdre.

Pensée pianistique et jeu au piano sont donc fondamentalement reliés. Il ne s’agit pas de s’enfermer dans l’un ni dans l’autre. Ainsi tomber dans l’extrême de l’analyse purement théorique, qui n’est pas reliée à une imagination pianistique : un geste, une sensation, des doigts, des touches, etc. est souvent autant indigeste que peu efficace, là aussi.

Anticiper pour être fluide au piano, le maître-mot

Avoir une pensée pianistique claire permet d’anticiper notre geste et les notes que l’on va jouer.

Il y a plein de méthodes et de techniques pour vérifier cela, car il n’est pas toujours aisé d’avoir le recul suffisant pour juger objectivement de la qualité de notre anticipation.

Pour cela, vous pouvez par exemple, nommer à l’avance les notes ou les doigtés. Et le faire en rythme bien entendu. Pourquoi ? Parce que les penser en rythme, c’est-à-dire à la vitesse d’enchaînement désiré, vous permettra alors de les jouer également en rythme.

Mais à travers ces différentes techniques et méthodes, le but étant de rester bien conscient et actif sur ce que l’on imagine. C’est tout.

Le principal obstacle à l’élaboration d’une anticipation claire et fluide de notre jeu au piano, est souvent l’habitude prise à la dépendance physique, c’est-à-dire à la mémoire inconsciente de notre main.

Concrètement, on a besoin de jouer chaque note pour « redécouvrir’ chaque fois les notes qui suivent. Ceci n’est pas une pensée pianistique claire, et sera sujet à différents obstacles et difficultés (mémoire, technique, rythme, etc.)

Quoi et comment anticiper pour être fluide au piano ?

Point de départ / point d’arrivée

Anticiper réellement signifie qu’entre un point A du morceau et un point B, on est capable d’imaginer l’ensemble des notes et de notre geste, et ce, sans avoir besoin de ne rien jouer (de se baser sur notre mémoire kinesthésique).

Une fois arrivé au point B, celui-ci devient immédiatement à son tour un nouveau point de départ, tendant vers un nouveau point d’arrivée.

La distance qui sépare ces deux points est variable et dépend de votre choix et de votre capacité ! Plus la distance est longue, plus cela est difficile. Cela dépend aussi du morceau.

Disons qu’en général et en moyenne, il faudrait minimum pouvoir anticiper par mesure. Chaque premier temps de mesure représentera alors à la fois le point d’arrivée précédent et le point de départ suivant.

Après, dans l’idéal, il faudrait anticiper entièrement et par bloc chaque phrase. Puis petit à petit pouvoir monter la structure du morceau ainsi dans sa tête.

Théorie et pratique : démarches complémentaires

C’est dans ce but d’améliorer l’anticipation et la clarté de la pensée pianistique, fondamentaux à toute progression à l’instrument, que j’ai personnellement chercher à développer une logique liée aux accords.

Le meilleur sens logique qui vous permettra de relier les notes entre elles est en effet lié à l’harmonie. Cependant, ce qui compte étant de pouvoir grouper et penser les notes dans leur ensemble.

Quelques exemples de logique que vous pouvez déceler sans connaissance harmonique particulière :

  • le mouvement conjoint d’une basse qui monte ou descend
  • la répétition d’un schéma ou d’un système
  • la transposition (décalage) d’une phrase mélodique ou d’un motif mélodique (plus petit bout)
  • la répétition d’un motif rythmique
  • etc.

Dans tous les cas cela demandera un travail d’analyse lié à votre morceau.

Ce travail ne sera pas là pour alimenter une quelconque érudition musicale, mais bien pour servir votre pensée pianistique, c’est-à-dire vous aider à anticiper et concevoir toujours plus clairement et plus vite le geste et les notes que vous avez à jouer !

Le par cœur et la reconstruction

Dans mon article sur la mémoire, j’avais déjà cité le travail de Mathieu Gagnon, docteur en psychopédagogie, au sujet des mécanismes de mémorisation chez des étudiants universitaires.

On s’est en effet rendu compte que le moment où la mémoire se forme le plus est non pas le moment où l’on révise (où on relie sa partition pour la énième fois par exemple), mais bien directement à l’examen, c’est-à-dire lorsque l’on fait l’effort de chercher dans sa mémoire l’information. En réalité cet effort de « recherche » est un travail de reconstruction actif dans notre cerveau.

C’est exactement la même chose pour la mémoire conceptuelle au piano, celle qui permet de se sentir plus à l’aise, de mémoriser sur du long terme, et de réellement maîtriser ce que l’on fait.

L’idée de travailler le par cœur au piano est donc, selon moi, l’occasion de reconstruire cette logique et cette analyse que l’on aura faite. Un peu comme si tout à coup on reprenait la place du compositeur, ne recopiant pas le résultat « bêtement » mais reproduisant le mécanisme logique musicale qui mène au résultat sonore.

Le travail par cœur n’est donc pas un objectif en soi ou un graal, mais simplement un outil formidable pour s’entraîner à s’approprier et s’approcher de l’essence de notre morceau : sa logique, sa structure.

Ainsi cela donner également plus de sens à nos gestes, à nos phrasés, nos nuances, nos respirations… Tout un tas de gestes dit « techniques » qui en réalité accompagnent une compréhension claire du morceau et du piano.

Comprendre et improviser au piano grâce aux accords

Voilà pourquoi dans mon guide, j’ai pris la peine d’écrire, en plus des exercices spécialement conçus pour établir une logique progressive entre la mélodie et les accords, une certaine quantité de conseils d’applications. Car la manière de les travailler fera toute la différence.

L’idée étant de comprendre et de pouvoir reconstruire consciemment cette logique au piano. Pour passer d’un état de répétiteur « passif » pianiste à celui de re-créateur actif. Cela change tout.

C’est aussi pour cela que je propose des exercices d’improvisation. Non pas pour se sentir libre « artificiellement », c’est-à-dire de faire n’importe quoi juste parce que c’est autorisé, mais précisément pour apprendre à jouer avec cette logique inhérente aux accords et à la mélodie et ainsi, encore mieux l’intégrer !

En savoir plus sur le guide

Partagez
0 réponses

Laisser un commentaire

Rejoindre la discussion?
N’hésitez pas à contribuer !

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *